Par Frère Bernard-Marie,
o.f.s.
Extrait du Bulletin de L'Œuvre des Campagnes n°205 – Janv.-Fév.-Mars 2003.
(Extrait avec autorisation de la revue Carmel n° 99, 1001/1, 3, avenue
Jean-Rieux - 31500 Toulouse.)
Marie, Reine des Anges ? Qui d'entre nous,
récitant les célèbres litanies de la Vierge rédigées dès la fin du XII° siècle,
ne s'est jamais interrogé sur le sens profond de cette invocation venant tout de
suite après celle de Marie, Reine élevée au ciel ? Si l'on saisit assez bien ce
que peut recouvrir l'assomption de la Vierge, en est-il de même du titre qui
célèbre sa royauté sur les Anges ? Là, rien n'est moins sûr, et le simple fait
de s'y arrêter un moment pourra passer aux yeux de certains pour un retour vers
une théologie et une dévotion révolues, voire inopportunes dans le contexte
oecuménique actuel.
Méditer sur la royauté de Marie, on peut encore l'admettre, mais sur les Anges,
est-ce bien raisonnable ? Pourquoi s'interroger sur les esprits célestes,
puisqu'ils nous dépassent à tel point qu'on ne peut ni les voir, ni les toucher,
ni même vraiment les comprendre ? Sans ambages, les théologiens répondent qu'une
telle réflexion s'impose, puisque l'Ecriture en parle souvent et la tradition
ecclésiale également. Les Anges font partie de la Révélation biblique et, à leur
place, ils sont eux aussi une révélation qui nous est faite en vue de notre bien
naturel et surnaturel, les deux marchant ensemble en vie chrétienne. Ils sont
l'objet d'un acte de foi, mais peuvent aussi se faire connaître et reconnaître
de diverses manières, selon les vocations de chacun. Pour ce qui est de nous
dans ces pages, nous traiterons surtout ici des relations qu'entretiennent entre
eux la Reine du ciel et le monde angélique. Nous n'en oublierons pas pour autant
le monde des hommes pécheurs qui se trouve immédiatement concerné par ces
relations célestes dont on parle si peu et qui font pourtant partie intégrante
du mystère de notre salut.
Le fondement biblique
L'Ancien et le Nouveau Testament mentionnent les Anges, bons ou mauvais, des
centaines de fois, directement ou de façon détournée, par exemple par des
symboles comme les étoiles (Is 14, 12 ; Dn 12, 3 ; Ap 1, 16 ; 12, 4) ou l'éclair
(Mt 28, 3 ; Lc 18, 10). Dans la tradition ecclésiale iconographique, ces
symboles ont souvent été associés à la Vierge Marie pour suggérer précisément sa
royauté sur le monde angélique. C'est même l'un des sens possibles de l'auréole
d'étoiles couronnant la Femme de l'Apocalypse (Ap 12, 1). Cette lecture n'exclut
pas l'interprétation traditionnelle qui y voit l'évocation symbolique des douze
tribus d'Israël et des douze apôtres, mais en quelque sorte elle la prolonge de
manière céleste et glorieuse (les tribus et les apôtres possédant chacun leur
Ange, et le chiffre douze signifiant une plénitude).
Dans la vision johannique d'Apocalypse 12, la mère de l'Enfant sauveur se dresse
debout sur la lune, symbole possible du temps terrestre et d'une création pure
de tout péché (Ct 6, 10). Elle est surmontée de douze étoiles, qui peuvent aussi
signifier douze légions d'anges, ou mieux encore tout le monde angélique, uni
mais diversifié, soumis à Dieu. Rappelons qu'ici notamment, l'interprétation
mariale ne s'oppose nullement à l'interprétation ecclésiale (la Femme-Eglise),
mais y renvoie logiquement, chacune renforçant le sens théologique de l'autre.
Si les Anges couronnent Marie, c'est qu'elle est reine, reine de tout l'univers
créé, donc aussi reine de ces Anges qui la glorifient à leur manière, comme un
diadème. Le fondement historique et théologique de cette royauté mariale est
connu : Marie est la mère du Fils du Très Haut (Le 1, 32), la mère du Seigneur
lui-même (Le 1, 43), et elle est associée par Lui gracieusement à sa mission
royale qui s'étend à tout l'univers visible et invisible (Jn 2,11 ; 19, 27).
Ici, il est important de voir que la Mère du Seigneur n'est pas seulement reine
d'une manière en quelque sorte honorifique, mais que son titre correspond aussi
à son action concrète, à sa libre et souvent douloureuse participation à
l'oeuvre de la Rédemption opérée par son Fils. En plus de sa maternité divine,
sa parfaite collaboration lui a mérité une communion toute particulière à
l'exercice de la royauté universelle de son Fils glorifié, notamment sur ces
zélés serviteurs de toutes les volontés divines que sont les Anges.
L'iconographie, surtout dans l'Eglise d'Orient, s'est souvent plu à illustrer
ces données mariales et angéliques tirées de l'Ecriture. Tout le monde connaît,
par exemple, l'icône de Notre Dame du Perpétuel Secours où l'on voit une Vierge
à l'Enfant, dont la tête est entourée de deux Anges portant les instruments de
la Passion. La représentation de la visite de l'ange Gabriel à Marie est
également parmi la plus fréquente dans toutes les traditions ecclésiales (sauf
celle de la Réforme, mais cela commence à changer). Du côté occidental, on
pourrait citer l'image de la Vierge de la Rue du Bac, qui conjugue en elle deux
figures bibliques : celle de la Femme de la Genèse qui écrase la tête du serpent
démoniaque (Gn 3, 15 selon la Vulgate), et celle de la Femme de l'Apocalypse qui
est enveloppée de rayons de soleil et couronnée d'étoiles (Ap 12, 1).
Pour ce qui est des représentations bibliques au symbolisme moins explicite,
mentionnons pour mémoire que Marie a souvent été figurée sous la forme de
l'Arche d'alliance surmontée de deux chérubins d'or la couvrant de leurs ailes
étendues (Ex 25, 20). Les Pères de l'Eglise l'ont également plusieurs fois
comparée à l'échelle de Jacob (Gn 28, 12) mettant en communication le ciel et la
terre. C'est en effet par Marie que Dieu est descendu jusqu'aux hommes pour
devenir l'un d'entre eux et que, selon sa propre volonté divine, c'est avec le
concours de la Mère de l'Eglise que les hommes sont enfantés à la vie
surnaturelle et remontent au Père dans l'Esprit du Fils. Cette même image est
également reprise dans l'évangile de Jean (Jn 1, 51), qui décrit une échelle
céleste couverte d'anges s'affairant aux affaires du Père et du Fils, les uns et
les autres étant poussés par le perpétuel mouvement d'amour de l'Esprit. La vie
chrétienne angélique pourrait sans doute se résumer à cela : vivre humblement
comme Marie, dans le Christ, avec l'Esprit, en perpétuel mouvement de charité,
de service et de louange.
C'est surtout dans l'évangile de Luc que l'on peut trouver de discrètes
indications sur l'union particulière de la Vierge Marie avec le monde angélique.
L'évangéliste nous montre d'abord le prêtre Zacharie dans le sanctuaire du
Temple recevant l'apparition solennelle de l'ange Gabriel vers le côté droit de
l'autel, au milieu des volutes d'encens (Lc 1, 11). Le caractère grandiose de
cette manifestation ne suffisant pas à convaincre le prêtre célébrant,
l'archange doit accréditer sa parole en opérant un prodige (Lc 1, 20). Dans
l'annonce faite à Marie, c'est tout différent : Gabriel ne lui apparaît pas,
mais entre respectueusement chez elle par la porte (Lc 1, 28). Ainsi, il ne la
brusque pas. Il ne la surprend pas par ce qu'il est ou fait, mais uniquement par
le message qu'il lui apporte de la part de Dieu. Or, la toute première partie de
ce message la concerne directement, puisqu'il s'agit de la révélation de son nom
nouveau : « la Graciée » (Kekharitômenê en grec ; Hasidtâ en araméen). C'est
cela et surtout cela qui étonne d'abord l'humble Vierge et la bouleverse. Elle
croit immédiatement ce que lui révèle l'envoyé de Dieu sur elle-même, mais,
sachant comme tout enfant d'Israël qu'un nom décerné par Dieu dévoile l'être
intime et la vocation propre, elle se demande ce qu'un tel nom peut bien
signifier pour elle dans sa condition de jeune Israélite, déjà fiancée, et dont
l'avenir semble déjà tout tracé. Bien que bouleversée, elle reste cependant dans
la paix, car l'ange lui confirme aussi ce qu'elle a vécu jusqu'à ce jour et
qu'elle ressent encore bien davantage à présent « Le Seigneur est avec toi ! » (Lc
1, 28).
Au cours de cette même visite angélique, une prophétie est donnée qui permet de
comprendre de quelle manière Marie entretient une douce familiarité et
particulière union avec le monde angélique. Gabriel lui dit en effet : « L'Esprit
Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre » (Lc
1, 35). Après son libre Fiat, Marie se trouve comme épousée par l'Esprit Saint.
Cette proximité absolument unique d'une créature avec son Créateur la place par
le fait même au-dessus de tous les Anges, qui sont eux aussi, mais à un degré et
une qualité moindres, des épousés de l'Esprit.
Les Pères de l'Eglise soutiennent que les esprits angéliques ont été créés « à
l'image de l'Esprit Saint » et qu'il est donc normal qu'ils portent en quelque
sorte son nom. Le Père Garrigues a justement fait remarquer que les Anges
partageaient une même caractéristique avec la troisième personne de la Trinité :
l'effacement extrême au service de l'oeuvre de Dieu. Les esprits angéliques sont
tellement tournés vers le Père et ses volontés qu'à la limite, ils ne souhaitent
pas être perçus ni reconnus comme tels par les créatures. Ils sont littéralement
transparents à l'Esprit, rayonnants d'Esprit et participants de son infinie
sainteté qui dépasse toute mesure créée. Dès que leur mission les oblige malgré
tout à se manifester individuellement à une créature, ils mettent aussitôt en
application la belle devise de Jean-Baptiste : « II faut que Lui [le Christ]
grandisse et que moi je diminue ! » (Jn 3, 30). Or, le plus bel exemple de cette
attitude de service du Christ dans l'effacement et l'adoration se trouve chez la
Vierge Marie elle-même qui est, pour cette raison aussi, la digne Reine des
Anges : « Faites tout ce que Lui [le Christ] vous dira ! » déclare-t-elle aux
serviteurs des noces de Cana (Jn 2, 5). Plus tard, la Liturgie romaine se plaira
à mettre sur ses lèvres les paroles suivantes de la Sagesse divine : « Je porte
au loin Sa lumière et répands l'instruction comme une prophétie ; je la
transmets aux générations futures : voyez, ce n'est pas pour moi que je
travaille ! » (Si 24, 32). Plus près de nous et dans ce même esprit, la Vierge
déclara un jour à sainte Brigitte de Suède (XIV, s.) : « Ma fille, si tu veux
m'être agréable, aime de tout ton coeur mon Fils Jésus ! » Ainsi, comme ses
invisibles amis angéliques, Marie, leur Reine, s'efface devant le Roi des rois
et le Seigneur des seigneurs.
Saint Thomas d'Aquin, dans son Commentaire de l'Ave Maria, note qu'avant
l'Annonciation, on n'avait jamais entendu dire qu'un Ange se fût jamais incliné
devant une créature humaine. Si l'archange Gabriel le fit devant Marie en la
saluant, c'est que cette créature-là lui était supérieure par sa plénitude de
grâce, sa familiarité avec Dieu et sa dignité de future Mère de Dieu (op. cit.,
§ 4). Là encore est donc souligné de quelle manière Marie mérita de régner sur
les Anges aux côtés du Christ-Roi.
L'épreuve des Anges et Marie
Quand loin de l'exclure on situe bien le monde angélique dans la Révélation
biblique, le mystère du mal s'éclaire. Il convient donc de rappeler brièvement
que si la Reine des Anges elle-même fut soumise à un choix spirituel radical
(Fiat ou Non serviam), les esprits angéliques connurent eux aussi une mise à
l'épreuve méritoire de leur liberté. En s'appuyant sur quelques paroles
bibliques éparses, Thomas d'Aquin enseigne que les Anges furent créés en état de
grâce, mais sans la vision de Dieu. Dès l'instant de leur création, ils prirent
conscience de leur nature parfaite en elle-même, ce qui leur fut cause de grande
joie et de louanges, mais ils se virent aussitôt (ou peut-être après un certain
délai) appelés par leur Créateur à se détacher de leur bel état de nature pour
monter encore plus haut, au-dessus d'eux-mêmes, afin de vivre une destinée
surnaturelle dépassant, même pour eux, tout ce qui pouvait se concevoir :
contempler Dieu face à face dans une éternelle et jubilante extase d'amour (Ap
5, 11). Avec des théologiens comme Augustin et Grégoire, Thomas d'Aquin envisage
encore que, dans l'instant où ils furent ainsi appelés à la vie divine, Dieu
leur révéla aussi leur future mission et place dans l'ordre surnaturel,
notamment leur dépendance à l'égard du futur Verbe incarné et de sa Mère, pleine
de grâce mais simple fille des hommes. Pour leur pur esprit, cela constitua
certainement une épreuve, car cela revenait à leur demander de quitter un ordre
beau et bon en soi pour se soumettre à un autre ordre paradoxal qui ne pouvait
tenir sa cohérence que d'un Amour divin allant au-delà de toutes les exigences
d'une nature créée. Pour adhérer à un tel plan, il fallait que l'ange abandonne
son jugement de créature et accepte de s'en remettre en toute confiance à son
Créateur, acte d'amour surnaturel qui était en même temps pour lui occasion de
mérite, donc occasion de coopérer librement à sa destinée d'éternelle béatitude.
Certains mystiques ont soutenu qu'à cet instant du choix, les Anges furent
confortés dans leur acte d'abandon à Dieu par ce qu'ils perçurent de l'être
immaculé de leur future Reine, à la fois si humble et si proche du Très-Haut.
Concernant le péché d'une partie des esprits angéliques le même Thomas d'Aquin
enseigne que, dans leur sphère naturelle, aucun d'eux ne pouvait se tromper ni
faiblir d'aucune manière, tant était parfaite leur nature. Mais invités par
l'Esprit divin à quitter le plan limité de leur être créé, unique et parfait
dans son ordre, pour s'ouvrir à une autre forme de vie proprement divine,
certains refusèrent, à commencer par l'archange Lucifer suivi par le tiers des
Anges du ciel (selon une lecture patristique de Ap 12, 4). A l'ordre surnaturel
de la charité communiante, ceux-là préférèrent conserver « en l'état » leur
nature unique et toujours aussi parfaite dans son ordre naturel, préférant
rester de petits dieux solitaires devant le grand Dieu trinitaire (mais
définitivement hors de sa vue). « De la sorte, conclut saint Thomas, l'ange
pécha en se tournant par son libre arbitre vers son bien propre, sans l'ordonner
à la règle supérieure qu'est la volonté divine » (Sum., Ia, q. 63, art. 1, ad.
4).
Le « bien propre » dont il s'agit ici n'est pas d'abord à comprendre comme la
jouissance passive d'une nature angélique, parfaite en elle-même, mais comme
l'exercice d'une libre volonté qui choisit en toute connaissance de cause et une
fois pour toutes de se définir en opposition active à l'ordre supérieur. Ces
Anges rebelles au surnaturel et fascinés par eux-mêmes, constituent tous les
démons, qui sont également légions (Mc 5, 9). L'homme se place peu ou prou sous
leur emprise par toute déviation volontaire à l'ordre harmonieux voulu par Dieu
(la conscience morale est le premier et parfois le seul témoin de cet ordre,
comme le souligne l'apôtre Paul en Rm 2, 15).
La Reine qui régit les bons esprits exerce aussi un certain contrôle sur les
mauvais. Elle l'exerce avec d'autant plus de puissance que ses enfants sur terre
se recommandent fréquemment à sa maternelle protection. Elle peut faire sentir
son pouvoir directement comme nous le voyons, par exemple à Lourdes, où d'un
seul regard elle fait taire les voix démoniaques vociférantes qui, montant du
Gave, veulent couvrir sa voix en criant à Bernadette : « Sauve-toi ! »
(apparition du 19 février 1858). Elle peut aussi le faire indirectement en
déléguant vers ses enfants un ou plusieurs Anges, guides et protecteurs. Durant
la nuit du 18 juillet 1830, c'est l'ange gardien de Catherine Labouré qui vient
réveiller celle-ci en pleine nuit pour la conduire jusqu'auprès de Marie, qui va
lui apparaître dans la chapelle de la communauté. Durant l'année 1916, les
bergers de Fatima virent trois fois leur apparaître l'ange de la paix ou Ange du
Portugal, qui les prépara lui aussi aux rencontres avec Notre Dame qui devaient
suivre en 1917.
Enfin, à l'égard des Anges chargés d'une oeuvre de purification auprès de
l'humanité pécheresse (cf. Sg 18, 15 ; Ap 15, 1), Marie peut également
intervenir favorablement. Dans le dernier secret de Fatima, récemment révélé,
nous la voyons éteindre les traits enflammés émis par une épée de feu qu'un Ange
tient de sa main gauche et qui semble menacer la terre ; pour ce faire, il
suffit à la Reine des cieux d'étendre royalement vers lui sa main droite d'où
jaillit un splendide rayon de grâce divine. On ne saurait mieux exprimer sa
communion particulière au monde angélique ainsi que la soumission d'amour de
celui-ci à sa glorieuse Reine.
La Reine des Anges dans les derniers temps
Saint Louis-Marie de Montfort et Marthe Robin ont souligné l'importance que
prendra de plus en plus la Mère du Sauveur vers l'époque de la fin des temps. Le
règne du Christ Seigneur viendra alors par le même chemin que celui qu'il
emprunta lors de son premier avènement : avec et par Marie, dans la compagnie
des légions angéliques comme à Bethléem. En ces temps futurs, les représentants
visibles des Anges invisibles seront ce que Louis-Marie de Montfort appelle les
grands saints des derniers temps, autrement dit des hommes et des femmes
totalement pénétrés de l'esprit marial, soumis aux motions de l'Esprit Saint et
forts comme une armée rangée en bataille (Ct 6, 4). Ce seront les derniers
croisés, les derniers porteurs de la croix d'amour, les derniers vainqueurs des
Anges ténébreux avec leurs suppôts humains refusant jusqu'au bout tout pardon et
toute contrition. Selon sainte Faustine (1905-1938), ces temps où se fera
davantage sentir la royauté angélique de Marie et où l'histoire s'accélérera,
ces temps-là ne seraient plus tellement éloignés de nous. Sœur Lucie de Fatima
paraît rejoindre cette même conviction si l'on en croit la confidence qu'elle
fit en 1957 au Père Fuentes : « La très Sainte Vierge, en ces derniers temps que
nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire. » En
attendant, pour ce qui est de nous, restons calmes, actifs pour le bien et
attentifs aux signes que le Seigneur ne manquera pas de nous donner en temps
voulu, puisqu'il est avec nous « jusqu'à la fin du monde » (Mt 28, 20).
La Reine des Anges dans la Liturgie
Le lectionnaire romain des messes en l'honneur de la Vierge Marie, n'a prévu
aucune célébration particulière en l'honneur de la Reine des Anges, mais il en
propose une en l'honneur de la Reine de l'univers. Ce dernier titre inclut
certainement les Anges, puisqu'ils font partie intégrante de l'univers créé.
Dans la Préface de cette messe, on peut du reste lire : « Père très saint, tu as
élevé la Vierge Marie bien au-dessus des Anges : elle règne dans la gloire avec
le Christ, intercédant pour tous les hommes, avocate de grâce et reine de
l'univers. »
Il conviendrait également de mentionner tous les lieux de culte du monde dédiés
à la Reine des Anges. Qu'on nous permette d'en citer au moins un : la chapelle
Sainte Marie des Anges à Assise, dite aussi la Portioncule, berceau de grâce de
l'Ordre franciscain.
En conclusion, nous pourrions demander à la Reine des Anges de nous rendre plus
attentifs et sensibles aux inspirations de ces esprits angéliques, à commencer
bien sûr par celles de notre propre Ange gardien. Nous pourrions également prier
plus souvent les Anges, car ils peuvent nous aider à mieux aimer et servir leur
Roi et leur Reine, qui sont aussi les nôtres. Ah ! si nous pouvions saluer la
Vierge dans nos Ave Maria quotidiens comme Gabriel le fit la première fois à
Nazareth il y a deux mille ans ! N'est-ce pas précisément ce genre de grâce que
nous pourrions solliciter par l'intercession du saint archange ? A demander
beaucoup au nom d'un grand amour, on ne risque qu'une chose : obtenir beaucoup.
Mon site portail
Copyright ©
Issâ Padovani
Dernière révision :
29 juillet 2021.